Lorsqu’il est question de traduire des documents vers le français, une nouvelle question se pose aujourd’hui : faut-il utiliser ou non l’écriture inclusive ?

Et si l’on décide de s’embarquer dans cette aventure, quels sont les outils à mettre dans le sac à dos déjà bien lourd de la langue française ?

S’agit-il d’une énième contrainte linguistique ou, au contraire, d’une opportunité de réinventer la langue ?

Nous avons rédigé un article pour vous aider à y voir plus clair afin que vous puissiez faire les bons choix pour votre communication.

Un peu d’histoire…

Saviez-vous que la langue française a subi une vague de masculinisation au XVIIe siècle ? Avant cela, le français disposait de toutes les ressources nécessaires pour désigner tant les hommes que les femmes : mots épicènes (mécène, ministre…) et noms de métier au féminin (doctoresse, médecine, écrivaine, autrice…).

De plus, à l’époque, on pratiquait l’accord de proximité : « ces hommes et ces femmes sont belles ». Ça fait mal aux oreilles, n’est-ce pas ? C’est normal !

L’Académie française est passée par là et a dicté de nouvelles règles, dont le fameux le masculin l’emporte sur le féminin « parce que le genre masculin est le plus noble » (Dupleix, 1651).

Eh oui, vous avez bien lu : à l’époque, des noms au féminin ont été éliminés parce qu’il était évident pour les intellectuels de langue française du XVIIe siècle que l’homme était supérieur à la femme.

Souvenons-nous donc que la langue a été masculinisée pour des questions idéologiques, et non linguistiques.

L’objectif des personnes pratiquant l’écriture inclusive n’est pas de réinventer ou de détruire la langue française, mais de revenir à des anciennes logiques et ressources non discriminantes.

Tout un programme !

Une approche scientifique de la langue

Mais qu’en est-il aujourd’hui ?

Faisons un petit test !

Si l’on vous demande de nommer votre sportif préféré, que répondriez-vous ? Rafael Nadal, Ronaldo, Eddy Mercxx, l’un des frères Borlée ?

Des expériences dans le domaine de la psycholinguistique ont démontré que si la question est posée de cette manière, avec un terme masculin générique, les gens répondent en citant majoritairement des hommes.

Faisons maintenant le test en posant la question différemment : qui est votre personnalité préférée dans le domaine du sport ? Tout de suite, l’esprit s’ouvre à de nouvelles possibilités : pourquoi pas Serena Williams, Nafissatou Thiam ou encore Justine Henin ?

Pensez également à un catalogue de cours présentant une formation de « mécanicien » ou à une offre d’emploi pour un poste de « banquier »…

Conclusion : la langue influence la pensée.

Il est important de réfléchir au poids des mots que nous utilisons.

Les travaux de Pascal Gygax, auteur du livre Le cerveau pense-t-il au masculin, démontrent que si l’on ne nomme pas les femmes, on a tout simplement tendance à ne pas y penser et à les exclure de nos projections mentales.

L’usage de l’écriture inclusive permet donc de donner de la visibilité aux femmes tout en agissant sur notre perception du monde.

Pour une communication qui vous ressemble

C’est bien beau tout cela. Mais on fait quoi, nous, maintenant ?

Si vous écrivez des textes destinés aux membres de votre personnel, à votre clientèle ou à des tierces personnes dont vous ignorez le genre, il peut être intéressant d’avoir recours à l’écriture inclusive. Cela permettra à votre cible – les hommes et les femmes qui la composent – de se sentir plus concernée par votre message.

En outre, il est important que votre communication reflète vos valeurs, ainsi que celles des personnes à qui vous vous adressez. Prenez le temps d’y réfléchir : à qui destinez-vous votre message ? Quelles sont vos valeurs et comment voulez-vous les intégrer dans vos textes ?

Quelques conseils pour rendre un texte plus inclusif

Il existe de nombreuses façons de rendre un texte plus inclusif.

En voici quelques-unes :

  • Favoriser l’utilisation de termes épicènes, c’est-à-dire des mots qui s’emploient tant au féminin qu’au masculin sans changer de forme :

Par exemple : destinataire
gestionnaire
élève

  • Utiliser les doublets :

Par exemple : les traducteurs → les traducteurs et les traductrices
les citoyens → les citoyens et les citoyennes

  • Employer des termes neutres qui font référence à des groupes de personnes :

Par exemple : les clients → la clientèle
les spectateurs → le public

  • Reformuler :

Par exemple : les droits de l’homme → les droits humains

  • Utiliser le point médian :

Par exemple : l’employé → l’employé·e
les étudiants → les étudiant·es

  • Et bien plus encore !

La langue française permet une grande créativité, et l’écriture inclusive ne se limite pas au point médian. Utilisez les richesses du vocabulaire français et combinez les différentes techniques pour rédiger un texte neutre ou non sexiste dans un style impactant et fluide.

Un conseil d’amie : n’oubliez pas l’accord des adjectifs et des participes passés !

Nous pouvons vous aider !

La langue est un outil incroyable qui peut nous permettre de redéfinir notre imaginaire collectif et redessiner la société dans laquelle nous voulons vivre. Mais elle peut parfois nous donner du fil à retordre.

Ad Verbum l’a bien compris et peut vous aider à rendre votre communication plus inclusive.

Confiez-nous vos demandes de traduction vers le français en précisant que vous souhaitez utiliser l’écriture inclusive dans votre communication, et nous nous chargerons du reste !

Découvrez aussi nos autres conseils linguistiques.
Pour toute question, remarque ou suggestion, n’hésitez pas à nous contacter!

Sources :
https://www.liberation.fr/debats/2018/10/17/rendons-le-feminin-a-la-langue-francaise_1686078/https://www.rtbf.be/article/le-cerveau-pense-t-il-au-masculin-10833842